Porte Avions Charles de Gaulle

Service Détection, juin 1999 - juillet 2001, et embarquements pour quelques missions

type: PA / N° de coque: R91 / tonnage: 42500t / dimensions: 261,50 x 64 x 9,50 m / puissance: 83.000 cv / vitesse max: 27nds / indicatif: CG / équipage: 1900 off/OM/QMM

Le porte avions est l'un des bâtiments les plus imposants de la Force Navale (FAN). Instrument privilégié par les autorités politiques pour remplir les missions dites 'de projection de puissance', il est la pierre angulaire de tout dispositif naval à la mer. Véritable ruche ambulante, pensez qu'il concentre dans son volume l'équivalent d'un aéroport avec sa tour de contrôle, gérant en moyenne une quarantaine d'aéronefs (suivant les missions) embarqués à bord, deux centrales nucléaires fournissant l'energie électrique, le support logistique pour maintenir le matériel et les 2000 personnes embarquées, c'est à dire une véritable ville où tous les repas (6000+ de jour comme de nuit) sont pris dans les différentes cantines du bord (les carrés et les rampes équipage), et où les chambres individuelles ne sont attribuées qu'à une poignée d'officiers supérieurs, dont le 'pacha' bien sûr.

C'est une véritable éxperience enrichissante que d'avoir été affecté dans l'équipage de ce bâtiment (ou par la suite embarqué pour des missions particulières) l'espace de quelques années, mais c'est une unité qui reste très exigeante...

Le Porte Avions, c'est 'le' batiment précieux, 'la' pièce maîtresse sur l'échiquier de la partie qui se joue à la mer.
Toujours accompagné d'une escorte de bâtiments anti-aérien et anti-sous marins, il est au coeur de tout dispositif naval. C'est aussi le lieu ou se côtoient en permanence de jour et de nuit près de 2000 personnes aux profils très différents : de l'ingénieur atomicien au boulanger, du pilote de Rafale au timonier, du détecteur au préparateur de missions aériennes, du fusilier marin au météorologue. Son armement principal, c'est bien sûr ses moyens aériens. Plusieurs flotilles embarquent à l'occasion des missions qui sont attribués au porte-avions. Deux flotilles de Rafale (chasseur multi-rôle), deux avions radar E2C HawEyes, un détachement d'hélicoptères pour les missions dites de 'servitudes' ou pour assurer la sécurité des vols ('pedro'), généralement des Panthers ou des NH90.
Mais il possède également des moyens d'auto-défense anti-aérien (missiles ASTER15), de lutte contre les menaces dites 'assymétriques' (petites embarcations, drones, etc...) associés aux moyens de detection courte, moyenne et longue portée avec ses radars, capteur optiques, et infra-rouge. Un système de combat de dernière génération vient orchestrer l'ensemble de ces moyens.

Ici, quelques 'fighters' alignés sur l'arrière du pont où on distingue des Rafales et, pour leur dernière mission, des super-étendards à gauche.
Vu cette configuration, il est évident qu'il n'y a pas d'aéronefs (hors hélicos) en vol, la piste oblique serait sinon dégagée pour permettre un appontage à tout moment.
Allons les voir de près...

Vue de l'arrière du pont, dans l'axe de la piste oblique. On distingue le premier des trois 'brins' d'arrêt. 'Brins' entre guillement, car en fait de brins, ce sont des câbles d'acier d'un diamètre d'au moins 7 cm !
Et attention où vous mettez les pieds...

Le Rafale, qui est un redoutable chasseur multi-rôles.
C'est à dire apte au combat aérien, contre des cibles de surface ou à terre, mais aussi dans une mission très spécifique de délivrance de l'arme nucléaire.

L'avion radar E2C (vue de derrière), ou HawkEyes (oeil de faucon) de son petit nom, est un avion conçu, produit et vendu à la France (entre autres) par les U.S.A. Il n'était en effet pas économiquement rentable de les concevoir par nous même, vu l'usage exclusif et très spécifique à bord des porte-avions et leur nombre limité (à revoir en action dans la vidéo plus bas...)

Retour sur cette perpective vue de l'arrière.

L'îlot du porte avion.
C'est la seule 'excroissance' visible du bâtiment, où se concentre la passerelle (de navigation et de mise en oeuvre de l'aviation sur le pont d'envol), la station météorologique (très important !) sur l'arrière, et quelques radars ou autres capteurs et senseurs, plus quelques locaux techniques. Mais ce n'est pas le coeur du bateau, loin de là... Celui-ci est un peu plus bas.

C'est l'heure du B (bravo), c'est à dire l'heure de faire décoller les pontées pour assurer les nombreuses missions quotidiennes... On commence toujours par l'hélicoptère de sauvetage, aussi appelé 'Pedro' de son indicatif particulier.
Son rôle, en cas de crash d'aéronef, est de récupérer en priorité le (ou les) pilote(s) et membres d'équipage qui sont en fâcheuse posture dans l'eau. Un Saint Bernard de la mer en quelque sorte...

Ici, un super étendard se présente sur l'une des deux catapultes, l'axiale en l'occurence. Derrière, c'est déjà la queue !

C'est au tour du Rafale de se présenter, sur la catapulte latérale cette fois...

Et c'est parti... Bon, ok, c'est pas très 'vivant' sur une simple photo. Mais croyez-moi, le bruit, la chaleur, les vibrations vous stimulent tous les sens !

Au premier plan, le déflecteur de jet qui permet d'éviter d'envoyer sur l'arrière (et donc vers l'avion qui suit) les jets de flamme et de chaleur des réacteurs poussés au maximum avant de s'arracher du pont d'envol.

"LASCAR21 RTB"
Retour à la base (Return To Base) pour Lascar21, bien parti pour accrocher le brin N°1...

Un moment particulier, le passage du canal de Suez (je ne compte plus les fois où j'y suis passé...;-))

Bien entendu, il n'y a aucun mouvement d'aviation pendant ce passage qui dure une nuit, et presque tout les aéronefs sont rangés -au centimètre près- dans le hanger en dessous.

Et enfin, une petite récompense pour les plus patients...
Je vous invite a visonner cette petite vidéo de 2' qui illustre un peu tout ce que je viens de vous montrer...

Mais ceci n'est que la partie la plus spectaculaire, la partie émergée de l'iceberg.
Car le porte-avions, ce n'est pas qu'un (porte)+(avions).
C'est aussi, et surtout, un bâtiment qui vit avec son équipage et qui s'emploie, au quotidien, à toujours assurer les missions qui lui ont été attribuées.

...Et ce n'est pas forcèment facile tous les jours !